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PHOENIX, ARIZONA

LUKE AIR FORCE BASE

AIR TRAINING COMMAND

ENTRAINEMENT OPERATIONNEL

LE REPUBLIC F-84 E THUNDERJET

 

Cet avion monoplace fut conçu par Alexander KARTVELI.

Le prototype fit son premier vol le 28 Février 1946 et le 7 Septembre le numéro 2 gagna le record de vitesse à 983 km/h.

Il fut construit , en différentes versions, en 7889 exemplaires :

- 4457 à ailes droites dont : 843 F-84 E, 3205 F-84 G ravitaillables en vol et le reste en version B, C et D.

- 3432 F-84 F, transoniques à ailes en flèches.

Le F-84 G fut le premier avion de chasse capable de transporter une arme nucléaire et à utiliser le largage dit " Par dessus l'épaule ".

Les armées de l'Air d'une grande quantité de pays en furent équipées et il resta en service jusque dans les années 1970.

L'Armée de l'air Française reçut 270 F-84 G en 1951, dans le cadre du programme d'assistance mutuelle mis en place par les USA, et il furent utilisés pour l'appui tactique ( Attaque au sol ) jusqu'en 1955 ou ils furent remplacés par les F-84 F THUNDERSTREAK à ailes en flèche.

La 33° Escadre de Reconnaissance ( Rassurez-vous, il n'y en a qu'une ) reçut des F-84 G en 1952 qui furent transformés en avion de reconnaissance par les moyens du bord ( C'est ce que l'on appelle " Se démerder avec la bite et le couteau ", dans l'Armée de l'Air. ) grâce à la compétence, la débrouillardise et la conscience professionnelle des Mécanos. En 1956 elle fut équipée de RF-84 F THUNDERFLASH spécialement conçus pour la reconnaissance.

CARACTERISTIQUES DU F-84 E THUNDERJET :

Envergure = 11,1 mètres,

Longueur = 11,61 mètres,

Hauteur = 3,83 mètres,

Poids max. au décollage = 10670 kg,

Vitesse max. au niveau de la mer = 1001 km/h,

Vitesse max. en piqué = 0,82 de MACH,

Plafond pratique = 12340 mètres ( 41000 pieds ),

Rayon d'action = 1610 km,

Moteur = 1 réacteur axial Allison J35-A-29 de 2450 kg de poussée.

ARMEMENT :

- 6 mitrailleuses de 12,7 mm avec 4000 cartouches au total, soit 33 secondes de feu,

-1814 kg de charge extérieure comprenant : Bombes de 1000 livres et en dessous, Roquettes de 127 mm et Bidons de Napalm.

Pour l'époque, c'était un avion d'attaque au sol redoutablement armé.

Il avait été étudié pour remplacer le P 47 THUNDERBOLT, de la guerre 1939/45, surnommé " THE JUG " ( Le mastodonte ) à cause de ses dimensions et de son poids imposants.

Le F-84 E THUNDERJET était un excellent avion d'attaque au sol car il était très stable et emportait un armement conséquent, ce qui est un avantage pour ce genre de travail mais, malheureusement, il était assez vulnérable à la FLAK.

Le F-84 F THUNDERSTREAK était un bon chasseur pour l'époque.

C'était l'opinion de nos instructeurs qui avaient tous fait un ou plusieurs séjours en COREE et l'avait donc, utilisé sur le tas.

Personnellement je le trouvais extrèmement agréable à piloter. C'est l'avion à réaction que j'ai préféré.

Le train principal était très large ( Environ 5 mètres ) ce qui permettait de rouler à plus de 100 km/h sur les chemins de roulement et de décoller et atterrir avec des vents de travers très forts, toutes qualités intéressantes en temps de guerre.

Les deux gros reproches à lui faire, d'après mon instructeur, était :

- Que le réacteur était sujet à de nombreuses pannes dont des arrêts complets ( Flame-out ) ce qui est désagréable, surtout en territoire ennemi, et

- Qu'il mettait au moins 12 secondes pour passer du plein ralenti à la pleine poussée ce qui était très génant si le Pilote, se présentant à l'atterrissage moteur réduit, s'apercevait qu'il était trop court, remettait les gaz et touchait le sol avant le début de la piste parce que la puissance montait trop lentement. Un taxi et un Pilote plus ou moins cassés !

En gros et dans le meilleur des cas, à la vitesse de présentation en approche finale, l'avion parcourait 750 mètres entre le plein réduit et le plein gaz. Comme on dit, il fallait anticiper pour ne pas se vomir avant la piste.

Tous les réacteurs de l'époque avaient ce problème, mais les réacteurs axiaux, comme celui du F-84, étaient fragiles et particulièrement lents à la reprise.

La technique consistait et consiste toujours à se présenter à l'atterrissage en conservant 60% du nombre de tours max. et à ne réduire qu'à l'arrondi car à ce régime les reprises sont rapides.

VOICI LE TABLEAU DE BORD DU F-84 E

La cabine était très grande, confortable et bien climatisée même pour un avion Américain et, lorsque la verrière était fermée, on avait l'impression d'être dans une cathédrale.

Les constructeurs Ricains plaçaient le pilote, les armes de bord et le moteur puis construisaient l'avion autour.

Par contre, on avait l'impression que les constructeurs Français faisaient un avion puis se demandaient où, foutre !, pourraient-ils bien mettre le pilote et les armes ce qui nous amenaient, presque, à utiliser un chausse-pieds pour s'installer dans la cabine.

Le record du genre étant le CM 170 FOUGA-MAGISTER dont il aurait fallu graisser le dossier du siège arrière pour s'y introduire sans trop de difficultés.

Question moteur tous les avions Français de l'époque étaient sous-motorisés car nous n'avions pas de constructeur capable de construire des moteurs puissants, que ce soit à pistons ou à réaction. Ceci expliquait aussi l'exiguité des avions Français car les moteurs peu puissants exigeaient des avions très fins, aérodynamiquement, pour obtenir des performances décentes.

LUKE AIR FORCE BASE était très grande. Il y avait une quantité incroyable d'avions :

- Réacteurs pour l'entraînement des élèves,

- A pistons pour le remorquage des cibles en tir Air-Air.

La base se vantait d'avoir un décollage et un atterrissage toutes les 10 secondes et, grâce à un système de mots de code donnant les positions sur les points de reports prévus et les réponses codées du contrôleur, le trafic radio était très, très réduit. Rien à voir avec le trafic radio en France où, dès qu'il y avait 6 avions dans le circuit, il n'y avait plus moyen d'en placer une. Et, encore, il fallait entendre les Ritals et les Espingouins. C'était le reportage sportif haletant en continu.

A LUKE, il y avait un champ de tir énorme dans lequel les Ricains avaient placé des surplus de la guerre de 1939/45.Il y avait des colonnes de chars et de camions, des canons de Défense Contre Avion et terrestres et même un faux aérodrome avec des avions .

Nous partions en patrouille de 4 avions attaquer avec des munitions de guerre. C'était passionnant, excitant et très amusant. Il ne manquait que la FLAK pour faire vrai mais on s'en passait très bien.

Prochaine page : Le tir des roquettes.

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