Page 19
HONDO AIR BASE, TEXAS
ECOLE DE DEBUT
VOLTIGE, NAVIGATION ET VOL DE NUIT
![]() |
1°- LA VOLTIGE ( Acrobatie pour les profanes):
C'est tout simplement merveilleux !
On se sent vraiment comme un oiseau. Une liberté totale. L'Univers est à nous. On oublie l'avion ou, plutôt, il fait partie de notre corps. C'est une danse merveilleuse dans les trois dimensions.
En pratique : A quoi ça sert ?
- A permettre au Pilote d'acquérir une maîtrise totale de son appareil dans toutes les positions, ce qui accroît grandement la sécurité.
Tant qu'on ne sait pas faire de la voltige on n'est qu'un chauffeur d'avion, pas un Pilote !
-- Il est évident que sa pratique est indispensable pour un Pilote de combat. La génération qui me précédait pratiquait même la voltige relative qui consistait à effectuer une figure qui devait se terminer en position et à distance de tir sur un avion que l'on attaquait et que l'on appelait " le Plastron " du moins en temps de paix. J'en ai fait un peu, à titre perso, et ça n'est pas facile du tout !
Du fait de la vitesse des avions actuels et de l'utilisation des missiles air-air cette pratique est devenue obsolète.
Il y aurait beaucoup à dire sur les missiles qui ne manquent jamais leur cible quand c'est leur fabriquant qui en fait la démonstration et toujours quand c'est celui des leurres anti missiles qui la fait.
Les débuts de voltigeur ne sont pas faciles et certaines figures se terminent, souvent, par une vrille ou un tonneau déclanché involontaires. Celui qui déguste un max c'est l'instructeur qui se fait sonner par l'éléve à grands coups de G excessifs et de figures loupées.
J'ai découvert celà en devenant instructeur. Se trouver à 40 ans derrière un gars de 20 ans qui tire comme un sourd parce qu'il aime ça, surtout quand on a 4 élèves à passer successivement, ce n'est pas une sinécure ! Comme on dit dans le métier " On en prend plein la gueule pour pas un rond ". Pauvre Mister KOTOWSKI.
LA NAVIGATION :
A quoi ça sert ? A aller de l'aédrome de départ jusqu'à l'endroit ou l'on pourra tirer sur l'ennemi.
A haute altitude, c'est super chiant. On attend avec impatience le moment de passer à l'action.
A basse altitude, surtout à très basse altitude ( Le rase-motte des profanes ), c'est très amusant surtout à des vitesses ne dépassant pas 600 km/h où l'on peut sauter les arbres, les maisons et passer sur la tranche entre les peupliers. En pratique c'est rarement le cas car un avion chargé de bombes, roquettes, napalm et tout et tout, ne permet pas trop ce genre de fantaisies.
Par contre la navigation à très basse altitude est assez coton car la visibilité est réduite, que les repères défilent à la vitesse grand V ce qui fait qu'il est facile de se perdre.
L'avantage c'est qu'on reste moins longtemps à portée de la FLAK adverse, en général surprise par un avion qui déboule à grande vitesse sans avertissement.
Evidemment, en temps de paix, c'est interdit sauf sur des trajets choisis dans des zones peu peuplées et avec une altitude minimum fixée parce qu'il y aurait de la casse et que gens n'aiment pas voir, et surtout entendre, des avions très bruyants leur passer au ras des moustaches.
En convoyage, c'est une ballade très agréable qui permet de profiter du paysage si la MTO est correcte.
A HONDO nous faisions une navigation solo de 3 heures après une seule nav en DC de deux heures.
30 minutes après le départ j'ai commencé à entendre beaucoup de baratin sur la VHF et j'ai fini par comprendre que deux Ricains s'étaient perdus. L'Approche leur donnait des caps pour les ramener à la maison mais je ne les comprenais pas à cause de mon Anglais déficient et je me disais " Mon p'tit pote, t'as pas intérêt à te perdre sinon tu finiras sur le gésier dans la nature et tu te feras virer ". Aussi je me suis appliqué un max et j'ai poussé un grand soupir de soulagement en voyant la base à l'horizon.
- LE VOL DE NUIT :
Par une nuit sans lune et sans nuage c'est la merveille des merveilles. Pratiquement pas de turbulence, on glisse dans le noir comme "Poussé par les Anges " ( Général GALLAND dixit, Inspecteur de la Chasse Allemande pendant la dernière guerre, après son premier vol sur Me 262 ).
Les étoiles et les lumières du sol se confondent et, si l'on penche la tête à fond en arrière, on se sent tomber dans les étoiles.
C'est le moment de philosopher, de réciter des poêmes, de se rendre compte de notre petitesse dans l'Univers et du peu d'importance de nos préoccupations habituelles, voire de notre vie.
Là-haut, tout là-haut, je veille, solitaire,sur le sommeil des Hommes.
LE GRAND SUPER PIED comme dirait mon ado de fils.
Par contre, par une nuit nuageuse et bien noire, c'est assez désagréable.
On a l'impression de voler dans un tunnel tout noir et sans fin, hors du temps et de l'espace.
A PRESENT L'ECOLE DE DEBUT EST FINIE.
JE VAIS ENTAMER L'ECOLE DE PERFECTIONNEMENT OU "ADVANCE ".
RENDEZ-VOUS, SUR T 28 TROJAN, A GREENVILLE, MISSISSIPI.
Mon e-mail : bobchevi@aol.com